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Zoom Afrique du 19 septembre 2021

L'ancien président tchadien Idriss Déby. ©AFP/Archives

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Actualité en Afrique :

  • Ghana : la première certification Green Terminal décernée à Meridian Port Services du port de Tema ;
  • Kenya Airways : retour à Mumbai, alliance avec Congo Airways ;
  • Le Cameroun et le Nigéria désormais reliés par un pont de 408 m ;
  • Forum d’affaires Pakistan-Niger : une première édition à Niamey pour promouvoir les investissements pakistanais au Niger

Analyses de la rédaction :

1. Burkina Faso : un pas de plus vers la réconciliation ?

Le gouvernement burkinabé veut pouvoir ratifier par ordonnances les accords de financement pour l’année 2022. Il va à cet effet proposer un projet de loi à l’Assemblée nationale. C’est ce qui ressort du communiqué du Conseil des ministres tenu le mercredi 15 septembre, à Ouagadougou, la capitale.

L’État burkinabé veut se soustraire de l’obligation de caution de l’Assemblée pour bénéficier des accords et conventions de financement. Selon le gouvernement, « ce processus ordinaire ne permet pas toujours d’assurer les délais de mise en vigueur desdits accords ». Et d’ajouter : « l’article 107 de la Constitution permet à l’Assemblée d’autoriser le gouvernement à ratifier par voie d’ordonnances les accords de financement dans les délais exigés ».

Est-ce une bonne ou mauvaise chose ?

Dans une démocratie, le fait que le Parlement soit contourné est-il acceptable ? Voyons voir la situation du Burkina durant ces derniers mois.

Depuis que le gouvernement burkinabé a lancé l’initiative des forces de défense populaire afin de faire ce que Barkhane et cie n’ont pas pu faire pendant des années au Sahel, et surtout depuis que l’attaque terroriste la plus meurtrière de l’histoire du pays, c’est-à-dire l’attaque de Solhan n’a pas pu apporté les résultats souhaités par l’axe US-OTAN, les forces d’occupation ont multiplié leurs pressions sur le gouvernement burkinabé.

Dans leur dernière manœuvre de pression, les médias mainstream accusent le gouvernement burkinabé d’être responsable dans le drame de Koudougou, lors duquel, suite à l’effondrement de l’édifice en construction à l’université de Koudougou, 4 personnes ont été tuées.

De plus, on ne cesse dans les médias mainstream de parler de l’exode de la population des villages du sud-ouest du pays en raison de l’insécurité.

Alors, le Burkina, un État en guerre, assailli par les forces d’occupations, a-t-il raison d’avoir appliqué cette nouvelle loi contournant le parlement ?

Il semblerait qu’avec toutes les pressions que le gouvernement subit, et les bâtons mis dans les roues de son processus de réconciliation par l’axe US-OTAN, cette décision serait une bonne démarche afin d’accélérer ce processus

En effet, depuis l’attaque de Solhan, le gouvernement burkinabé a très bien compris que l’objectif de l’axe US-OTAN était d’abord la réhabilitation de Daech, et ensuite le ralentissement du processus de réconciliation nationale qui a permis avec l’aide de l’armée et des forces populaires au Burkina et dans les autres pays du Sahel à sécuriser des régions entières et permettre un DDR non pas au service des puissances occidentales, mais des populations.

De son côté, le Ministère de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale (MRNCS) se dit réjouissant de ce que la question de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale suscite en ce moment des initiatives diverses et variées. Il salue cet engouement, qui témoigne de l’engagement des uns et des autres à promouvoir ces valeurs dont le pays mesure l’importance et la nécessité, à cette étape cruciale de l’histoire du pays.

D’un autre côté, selon lefaso.net « le MRNCS est néanmoins au regret d’informer à nouveau les uns et les autres qu’il ne dispose pas d’un budget pour appuyer les différentes initiatives lancées par les uns et par les autres en soutien à la réconciliation nationale et à la cohésion ».

La mise en place de cette réforme budgétaire pourrait donc être une bonne décision dans la situation actuelle.

Il faut rappeler que la pandémie de covid-19 et ses conséquences ont fortement impacté l’économie du Burkina Faso. Toutefois, la Banque africaine de développement (BAD) estime que si l’épidémie est maîtrisée dans le second semestre 2021, cela pourrait avoir une influence positive sur le pays. 

 

2. Tchad : remake du scénario libyen ?

Un remake du scénario libyen est clairement en cours au Tchad.

C’est par étape que le processus de destruction de la souveraineté du Tchad semble avancer.

Cette semaine, des accrochages ont été signalés entre les rebelles tchadiens du FACT et les forces libyennes loyales au maréchal Khalifa Haftar. L’information a été rapportée par plusieurs sources médiatiques qui indiquent qu’une « vaste opération » a été menée par les forces du maréchal libyen « contre les mercenaires et des éléments de l’opposition tchadienne présents sur le territoire libyen ».

Dans un communiqué publié mercredi 15 septembre, le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) indique avoir repoussé « deux attaques des forces spéciales françaises et l’armée tchadienne avec leurs supplétifs soudanais et libyens contre sa base arrière dans le sud de la Libye, le mardi 14 septembre 2021 dans la journée ». Et de préciser : « l’aviation française […] est entrée en jeu dans la soirée pour bombarder nos positions ».

On l’avait compris depuis le début : l’assassinat de Déby n’était qu’une mise en place bidon visant à faire perdurer le terrorisme dans cette région de l’Afrique, où après la Libye, il fallait bien que le Tchad devienne un vivier terroriste, surtout que pendant la présidence d’Idriss Déby et grâce à son intelligence, cette voie d’infiltration via le Tchad a été totalement bloquée.

Avec l’assassinat de Déby, et la mise en place d’une transition à l’ordre de Paris, tout a été préparé pour la désunion de la scène politique du pays et pour la mise en place d’une politique qui ressemble fort à un ordre de jour tchadien décidé à l’extérieur.

Le fait de voir que l’aviation française procède ouvertement à des bombardements, confirment cette idée de la syrisation ou libysation du Tchad.

À l’ère Déby, et surtout avec l’opération Colère de Bohoma, la force Barkhane a clairement été humiliée et son incapacité à installer la paix et la stabilité a été mise au grand jour.

Reste à savoir si l’axe colonialiste est capable de faire face à une résistance farouche, qui ne veut que la pousser hors du continent.

En effet, il y a une semaine de cela, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à N’Djamena contre la junte qui dirige le Tchad depuis la mort d’Idriss Déby Itno.

Ces marches, régulièrement organisées depuis le décès de l’ex-président en avril, dénoncent aussi l’attitude de la France, l’ancienne puissance coloniale, accusée par une partie de l’opposition de soutenir le nouveau pouvoir.

 

3. Cameroun : offensive contre l’armée ?

Les médias mainstream évoquent depuis quelques jours le regain de tension dans la région Nord-Ouest au Cameroun. « Une patrouille militaire a été attaquée jeudi à l’est de Bamenda », selon RFI. Mais il n’y a eu aucune communication officielle sur le sujet, pas de bilan non plus.

Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV